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09 Nov, 2024
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Fouilles à la Chapelle St Jean Baptiste de Poggio di Tallà

 

Depuis début juin, des fouilles archéologiques se déroulent à l’intérieur de la Chapelle St Jean Baptiste (datée de la période pisane et classée monument historique depuis 1930). Passionnés, Patrick Ferreira (qui est déjà intervenu précédemment sur le site) était accompagné de Marie Rochette, tous deux archéologues à l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives). Cinq jeunes, étudiants en histoire et en archéologie, venus de Paris, Lyon et Bordeaux, ont aussi participé aux fouilles pour leur première expérience de terrain.

À l’occasion des Journées nationales de l’archéologie, la Chapelle a ouvert ses portes pour dévoiler quelques-uns de ses mystères. Les fouilles en cours ont ainsi été présentées au public qui s’est rendu sur place par le chemin de randonnée du Mare a mare, sentier dont le parcours passe par ce lieu mythique. (Lire aussi)

Des fouilles en plusieurs étapes

La démarche a été initiée en 2008 par une première prospection occasionnée par l’installation à proximité de la Chapelle d’infrastructures pour la construction du barrage sur le Rizzanese. Fruit d’un partenariat entre la commune de Sainte Lucie de Tallano, la Communauté de communes de l’Alta Rocca et la Direction Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) et EDF.

En 2012, une opération de diagnostic archéologique a été entreprise, qui a confirmé la présence d’une zone d’inhumation au sud de l’édifice.

En 2013, les fouilles du cimetière ont été engagées avec l'anthropologue Véronique Fabre de l'Inrap, qui ont permis de découvrir près d’une vingtaine de tombes datées entre le 14e et le 15e siècle, dans le même temps les abords ont commencé d’être aménagés.

En 2014, c’est l’intérieur de l’église qui a fait l’objet de recherches qui ont permis de mettre au jour trois sépultures et d’analyser les éléments qui constituent le bâtiment. Les premières traces d'aménagements de l'église ont été retrouvées comme les fondations du maître autel, deux sols de carreau de terre cuite et les bases de deux autels latéraux. (Lire l'article)

©ferreiraDe nouvelles découvertes

En juin 2018, les fouilles ont repris dans le cadre de l’archéologie programmée, grâce à un financement de la DRAC. C’est ainsi que les premières recherches ont été complétées à l’intérieur de la Chapelle.

©ferreiraSous la terre battue qui a si longtemps recouvert le sol de la nef, les fouilles ont découvert la suite des sols retrouvés en 2014 ainsi que les fondations du mur séparant la nef du chœur liturgique. La partie consacrée est séparée de la nef par un emmarchement de pierres rectangulaires qui devaient être surmontées d’une grille. Au-delà, on distingue au sol des carreaux de terre cuite à hauteur du ressaut de fondation du mur.

En étendant les fouilles dans la nef, les chercheurs ont mis au jour d’autres tombes d’adultes et d’enfants. L’un des corps reposait un chapelet entre les mains. Dans le comblement de l’une des tombes on a retrouvé un fragment d'architecture de forme circulaire ayant appartenu au décor de l'église.

Le substrat sur lequel repose l'édifice est constitué de deux types de granit, l'un à gros grain, l'autre beaucoup plus fin. On retrouve ce matériau dans les murs de l'église. Les tombes ont été aménagées en utilisant pour partie les creusements naturels.

Les relevées orthophotographique et photogrammétrique compléteront les données archéologiques et permettront la reconstitution en trois dimensions des découvertes. Les éléments recueillis (appelés mobilier archéologique) ont été soigneusement répertoriés et vont être étudiés.

À suivre…

©ferreira 

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