Le vendredi Saint, Sainte Lucie de Tallano retrace la passion du christ, à travers la procession du Catenacciù (homme enchaîné).
La sacristie et l’église accueillent les participants qui revêtent l’habit. Cette année, ce sont pas moins de 80 confrères qui sont là pour revivre le chemin de croix. Ils sont venus d’Aullène, Serra di Scopamena, Sorbollano, Quenza, Zoza, St André, Altagène…
Puis les confrères, les pèlerins et les enfants attendent le pénitent. La chaîne et la couronne d’épines sont là aussi pour l’accueillir.
Qui est donc ce pénitent ? Nul ne connaît son nom, chacun essaie de le reconnaître et émet des hypothèses.
U catenacciù se recueille et prie devant l’autel, au pied duquel se trouvent le Christ gisant et la statue de la Vierge en deuil, pleurant son fils mort.
La chaîne est attachée par une lanière de tissu au pied du pénitent.
Le pénitent rouge (u catenacciù), les chaînes au pied, porte une lourde croix et s’apprête à faire le tour du village figurant la montée du christ vers le golgotha.
Les enfants précèdent la procession. Derrière, le pénitent avance ; alourdi par les anneaux de sa chaîne et par le poids de la croix.
Les confrères forment une haie d’honneur, reliés qu’ils sont par une corde brune, à l’image de leur vêtement.
Six pénitents en noir le suivent qui soutiennent un dais sous lequel repose un Christ gisant recouvert d’un linceul blanc. Tous sont pieds nus.
Cette année, c’est sous un temps clément que le cortège a fait le tour du vieux village, accompagné des villageois qui chantent sans interruption le vieux chant de pénitence : "Perdono, mio Dio". Comme le Christ, u Catenacciù chutera trois fois sur le chemin de son calvaire.
Puis, c’est vers le Couvent que se dirige le cortège pour figurer le parcours du Christ vers Golgotha.
Là l’attendent l’attends la vierge, revêtue d’un voile noir symbolisant son deuil de son fils, le Christ, qui gît à ses côtés.
Sur le chemin du retour vers le cœur du village et l’église, la procession chante encore Perdono, mio Dio, perdono, pietà.
Après la troisième et dernière chute, les pénitents rejoignent le parvis de l’église paroissiale.
C’est alors seulement que u Catenacciù rentre dans l’église, dépose la croix sur le maître-autel et se recueille, entouré de tous les participants.
Les pèlerins vont ensuite baiser un à un le Christ gisant avant de se disperser.